Mal dans ton job ? Sortir du Burn-out
À peine en automne et t’as déjà plus de jus ? Tu rêves de vacances, mais elles sont loin.
T’en as marre de ton boulot et t’es motivé par rien ?
Juste envie d’éteindre la lumière, de rester au lit et d’oublier tout…
Bon, on ne va pas se mentir, tu souffres peut-être de Burn out… Ou ça va pas tarder !
70% des salariés seraient, peut-être, concernés par le Burn-out.
Alors, comme on dit, il vaut mieux prévenir que guérir.
Alors, voici quelques idées pour soit l’éviter, soit en sortir…
Burn out : késako ?
Quelques chiffres pour commencer…
Le Burn-out ou l’épuisement professionnel toucherait environ 34 % des salariés français (Baromètre T10 d’Opinion Way , juin 2022).
En 2022, Resumelab nous donnait ces chiffres :
▪️ 88% des salariés ont déjà vécu un épuisement professionnel
▪️ 40% pensent l’avoir même vécu plusieurs fois.
Selon le baromètre T10, les plus touchées seraient :
▪️ Les moins de 29 ans : 59 %
▪️ Les femmes : 46 %
▪️ Les télétravailleurs : 45 %
▪️ Les managers : 43 % (la catégorie la plus en hausse)
En 2023, certaines sources vont plus loin :
Une étude internationale, réalisée par l’agence de recherche Markteffect et GoodHabitz, révèle ceci : 73 % des salariés luttent contre le stress et le Burn-out, dont 62 % en France.
Et vous ? Ça vous est déjà arrivé ?
La fatigue ou la démotivation, peut-être… Mais un Burn-out ?
C’est quoi exactement ?
Le mot vient de l’anglais « to burn-out » signifiant : s’éteindre par manque d’énergie, brûler de l’intérieur, se consumer !
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le définit comme un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès…
C’est en 1974 que le psychanalyste allemand Herbert Freudenberger invente le concept de Burn-out : « un état de fatigue ou de frustration causé par le dévouement à une cause, à un mode de vie ou à une relation qui n’a pas répondu aux attentes »
Dans son fameux article, il précise :
« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles.Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte ». (Freudenberger,H.J. ‘‘Staff burn out ’’. Journal of social issue, 1974)
Depuis, le terme de burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel a pris une place importante dans notre vocabulaire.
Quelles conséquences ?
L’OMS (l’Organisation mondiale de la santé) en donne 3 :
👉 Un épuisement émotionnel et une forte fatigue pour tout…
👉 Un cynisme accru sur tout ce qui nous entoure (travail, vie quotidienne, amis, famille, collègues, etc.)
👉 Une baisse de productivité avec un sentiment d’échec professionnel
Attention : contrairement aux apparences, le Burn-out n’est jamais soudain. Il est toujours le résultat d’un processus lent et graduel. Car, à force de réguliers décalages entre ses besoins et sa situation professionnelle, le salarié tente de jongler, de s’adapter…
Et c’est de cette suradaptation que naît le burn-out !
On ressent alors un état d’épuisement total, physique, émotionnel et mental ! Le corps a progressivement été vidé de toute énergie, de toutes forces vitales…
Côté organisme, du point de vue hormonal, on observe l’augmentation du taux de Cortisol et d’Adrénaline et la diminution du taux de Dopamine etSérotonine. Ce qui donne un résultat assez désastreux pour le corps et l’esprit en général.
À noter : il ne faut pas confondre Burn-out et dépression
Les symptômes sont proches, en effet…
Cependant, le Burn-out est vu comme une spirale ascendante :on travaille dur et on s’acharne à atteindre ses objectifs pros. La dépression, elle, serait une spirale descendante sans lien automatique avec le travail.
En état de Burn-out, on a encore envie de faire certaines choses, mais on n’a plus l’énergie pour agir. A contrario, l’état dépressif montre un complet désintérêt pour tout… On n’a plus envie de rien !
À noter : du point de vue organisme, avec le Burn-out, le taux de cortisol est très bas, à l’inverse, le taux est élevé en cas de dépression.
Quels signes/symptômes ?
Les symptômes ou signes sont multiples…
▪️ Au niveau physique : fatigue régulière, vertiges, insomnies et manque d’appétit, maux de tête, souvent malade…
▪️ Au niveau cognitif : difficulté de concentration, indécision…
▪️ Au niveau émotionnel : angoisses, tristesse, pessimisme, dépréciation de soi, nervosité, anxiété, perte d’attention, difficulté à se concentrer…
▪️ Au niveau comportement : repli sur soi, isolement, agressivité, impulsivité, addictions…
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), ces symptômes peuvent nous aider à repérer le problème et doivent donc faire l’objet de notre attention…
Mais l’essentiel pour prévenir cette maladie reste de comprendre le processus qui mène à elle!
Quel processus ?
Schéma des différentes phases du syndrome d'épuisement professionnel :
On peut observer 5 phases :
1) La phase bienheureuse : l’engagement
C’est le début : t’es heureux d’être dans ton job. Tout se passe bien !
Tu fournis des efforts, tu es récompensé et tu débordes d’énergie…
T’as des ambitions plein la tête et t’hésites pas à faire des heures sup, car t’es ultra motivé !
2) Le Burn-in ou la phase de surengagement
Le travail prend de plus en plus de place dans ta vie : tu lui sacrifies tout… Vie sociale, vie familiale… Tu n’as plus aucun équilibre vie pro/vie privée !
Le stress apparaît et tu commences à douter de tes compétences. Mais, par fierté ou par peur, tu vas tout nier en bloc : «tout va bien, pas besoin d’aide, je gère »
Pourtant, les premiers symptômes sont là : migraine, fatigue, surcharge de travail et d’heures, nervosité, etc.
3) L’acharnement
Le stress est devenu permanent et l’anxiété domine. Tu te remets tout le temps en question !
Tu fais de plus en plus d’erreurs, donc, pour rattraper le coup, ben… Tu bosses encore plus !
Tu es souvent malade, moins performant, etc.
C’est la spirale négative qui s’enclenche : stress, doute, maladie.
4) Le Burn-out, la phase de l’effondrement.
Du jour au lendemain, tu n’as plus la force de te lever et d’aller au travail. Après un long et lent processus, ça y est… Tu craques !
C’est la chute brutale : t’es au bout du rouleau. Tu n’as plus aucune ressource : physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles.
À ce moment-là, tu es en arrêt pour un long moment.
Puis vient le temps de la décompression : tu lâches tout et ton corps te lâche aussi, les symptômes physiques s’accumulent. Le corps s’exprime désormais sans retenue !
La seule solution ? Du repos ! Dormir pour recharger les batteries… Dans un premier temps !
5) La reconstruction le Born-out
Petit à petit, tu vas mieux. Le repos agit et tu peux à nouveau sortir, parler, prendre du plaisir à être à l’extérieur et en compagnie des autres, etc.
Souvent, il aura été nécessaire d’être aidé par un thérapeute pour en arriver là. Tu commences ainsi à comprendre le processus qui t’a amené là.
Tu vis encore quelques hauts et bas : la tristesse et l’abattement font place à la colère… Et la colère va faire place à l’apaisement… Puis au retour à la confiance en toi.
C’est à ce moment précis, après une longue introspection pour définir qui tu es et vers quoi tu te diriges, que se présente le choix : reprendre ou ne pas reprendre le travail ? Quel que soit ton choix, c’est en comprenant des causes de ce Burn-out que tu sauras faire le bon choix :reprendre ou non tout en tirant les leçons du passé !
Et vous ? Vous en êtes où ?
Vous hésitez ? Alors, examinons ensemble les causes possibles d’un Burn-out…
Quelles causes ?
Trop de travail ? Oui, évidemment, c’est la première cause qui nous vient à l’esprit quand on pense au Burn-out !
En réalité, il faut nuancer : c’est le travail qui ne donne plus les résultats attendus qui est le facteur important. Car plus on travaille, plus on espère que les résultats seront à la hauteur des efforts fournis : récompenses, succès, gratitude, etc.
Or lorsque ce n’est pas le cas, on entre progressivement dans une spirale négative…
Regardons ensemble le schéma ci-dessous :
Le Burn-out est un syndrome multifactoriel, nous rappelle la Haute Autorité de Santé.
D’un côté, il y a les facteurs individuels : les soucis personnels, la charge mentale des tâches du quotidien pour la maison, la famille, etc.
De l’autre côté, les facteurs liés au travail :le mobbing, ou harcèlement moral de la part de supérieurs, la course à la productivité et sa surcharge de travail, le déséquilibre entre vie pro et vie perso qui en découle, les conflits entre collègues, la perte de sens de certaines tâches, le management toxique, le non-respect des valeurs et des besoins, le manque de reconnaissance, le sentiment d’injustice ou d’insécurité…
On appelle aussi ces facteurs, les risques psychosociaux (RPS) :
Tous ces éléments peuvent ainsi conduire à de nombreux troubles, comme le stress, et se transformer ensuite en souci de santé grave comme le Burn-out.
Du Burn-out au Born-out…
Comment éviter le Burn-out ?
Il n’y a pas de solution miracle !
Il faut mettre en place un dispositif de surveillance, un plan de prévention collectif au sein des entreprises.
Attention : on ne peut dissocier le Burn-out des facteurs liés au travail et laisser penser qu’il n’est que le résultat de facteurs individuels.
En réalité, le Burn-out est toujours la conséquence d’un dysfonctionnement organisationnel. Il ne faut jamais culpabiliser l’individu en lui laissant penser qu’il est le seul responsable de son mal-être…
Il faut, au contraire, toujours sonder et analyser l’organisation de l’entreprise : la manière de travailler, les techniques de management, le fonctionnement des équipes, etc. En vérifiant ces éléments, on pourra alors désamorcer d’autres possibles situations de Burn-out !
Pour cela, il faut laisser toute la place à une communication ouverte avec les salariés.
Il faut interroger :
· Sur les sources possibles de stress (surcharge de travail, manque de reconnaissance, pression ou management inefficace, etc.)
· Sur l’amélioration du bien-être au travail :(installations ludiques, espaces de repos ou de sports, horaires aménagés, télétravail, etc.)
· Sur l’amélioration des conditions et outils de travail : (bureaux lumineux, fauteuils et équipements ergonomiques
Le sondage ci-dessus, fait aux États-Unis, est intéressant, car il rappelle combien avoir du temps pour soi est important : du temps pour sa famille (61%), du temps pour prendre soin de soi et faire du sport(59%), avoir des loisirs (57%), etc.
Le fameux équilibre vie pro-vie privé est aujourd’hui une attente incontournable dans l’esprit des salariés et certainement le meilleur moyen de prévenir le Burn-out…
Comment en sortir ?
Nous sommes tous différents : il y a donc autant de chemins de guérisons que d’individus. Mais la sortie du Burn-out nécessite, avanttout, l’aide de thérapeutes (psychologue, psychiatre et médecins) qualifiés.
Cependant, quelques conseils peuvent dès maintenant être appliqués :
· Prendre de la distance :
Il faut savoir prendre du recul et regarder de loin ce qui est arrivé…
Juste accepter de rester au calme, le temps nécessaire pour se relever : en arrêt maladie, il est nécessaire de se reposer, de cesser toutes les activités oppressantes qui pourraient être un obstacle à la guérison.
Savoir enfin prendre du temps pour soi est précieux : écouter sa musique favorite, passer du temps avec des amis, faire des balades en pleine nature, etc. Que ce soit 5 minutes ou une heure, peu importe, il faut se consacrer du temps pour se recentrer et retrouver des forces.
· Évitez l’isolement
Avec l’effondrement qui survient lors d’un Burn-out, on peut parfois culpabiliser. Car on est incapable de faire quoi que ce soit pour ses amis, ses collègues ou sa famille… On se sent alors inutile.
On peut alors avoir envie de s’isoler. Or l’isolement aggrave l’état de Burn-out. Pouvoir compter sur la présence de quelqu’un est important : un collègue, un ami, un parent, etc.
· Soyez passionné
Ton travail ne te plaît pas ? Il t’ennuie, mais pas le choix, il faut bien gagner sa vie…
Oui, ça arrive. C’est vrai, il faut travailler pour vivre… Mais nous ne vivons pas que pour travailler ! Nous avons aussi le droit de nous épanouir par d’autres biais. Avoir des passions par exemple : musique, films, sport, collections, etc.
Alors si vous ne pouvez trouver un travail pour vous épanouir dans l’immédiat ou si votre travail vous donne le cafard, vous pourrez toujours trouver dans vos passions la force nécessaire pour garer la tête hors de l’eau ou vous la sortir !
· Faites du sport
Avez-vous pensé à faire du sport ?
Tous les médecins recommandent la pratique régulière d’activités physiques pour améliorer votre santé, que ce soit au niveau physique ou mental…
Et pour le Burn-out ?Si le sport n’est sans doute pas LE remède unique, il fait partie de ces solutions qui vont accompagner votre guérison et votre reconstruction…
On peut bien sûr parler plus longuement du Burn-out !Que ce soit sur ses causes ou ses effets… Il y a tant à dire !
Et il serait peut-être imprudent de vouloir se substituer aux médecins pour conseiller des solutions totalement adaptées à chacun. Cependant, il est un domaine qui mérite d’être développé et sur lequel j’aimerais aller un peu plus loin… Le sport !
Dans le prochain article, je vous expliquerais plus longuement comment le sport permet de prévenir, lutter et sortir du Burn-out…
Par Edmond Kean