La santé mentale est influencée par de nombreux facteurs, dont la culture joue un rôle essentiel. Chaque société possède sa propre perception du bien-être psychologique, influencée par ses valeurs, ses normes et ses traditions. Comprendre ces différences culturelles permet non seulement d'améliorer l'accompagnement des individus, mais aussi de favoriser une meilleure prise en charge de la santé mentale dans les entreprises.

Les perceptions culturelles de la santé mentale : un prisme variable

D'un pays à l'autre, la manière dont la santé mentale est perçue et gérée varie considérablement. Par exemple :

• En  Occident, la santé mentale est de plus en plus reconnue comme une     priorité, avec une déstigmatisation croissante des troubles psychologiques. Les thérapies et le bien-être mental sont intégrés dans les politiques de santé publique.

• En Asie, les problèmes de santé mentale restent souvent tabous. Dans     certains pays, comme le Japon, exprimer une détresse psychologique peut     être perçu comme un signe de faiblesse. La pression sociale et le respect des normes collectives priment sur l’expression individuelle.
• En Afrique, les explications spirituelles des troubles mentaux sont encore courantes. Les soins traditionnels, impliquant des guérisseurs et des rituels, coexistent avec les approches médicales modernes.
• En Amérique Latine, les communautés jouent un rôle central dans la gestion de la santé mentale. La solidarité familiale et sociale peut aider à surmonter les difficultés, mais elle peut aussi empêcher une prise en charge individuelle efficace en raison d'une pression à se conformer aux attentes du groupe.

L'impact des différences culturelles sur la santé mentale au travail

Dans un environnement professionnel cosmopolite, ces différences culturelles peuvent engendrer des incompréhensions et affecter la gestion du bien-être mental des employés. Une approche universelle de la santé mentale ne suffit pas : il est essentiel d'adapter les stratégies aux spécificités culturelles.

1. Déstigmatiser selon les cultures

Les entreprises doivent comprendre que tous les employés ne sont pas à l'aise avec l'idée de parler de leur santé mentale. Proposer des initiatives anonymes, comme des applications de soutien ou des ressources enligne, peut être une solution pour respecter les sensibilités culturelles.

2. Adapter les pratiques de gestion du stress

Un employé européen sera plus sensible à des séances de coaching mental ou de congés pour burnout, tandis qu’un collaborateur asiatique préférera peut-être des méthodes plus discrètes, comme la méditation ou des espaces de détente au travail.

3. Favoriser une communication interculturelle bienveillante

Les managers doivent être formés à comprendre les différents contextes culturels et leurs impacts sur la santé mentale. Il s'agit de promouvoir un climat de confiance où chaque employé se sent en sécurité pour exprimer ses besoins sans crainte du jugement.

4. Encourager un équilibre travail-vie personnelle adapté

Les notions d'équilibre entre vie professionnelle et personnelle diffèrent selon les pays. Par exemple, en Scandinavie, la flexibilité des horaires et le télétravail sont courants pour préserver la qualité de vie, tandis qu'au Japon, des initiatives comme le "Premium Friday" tentent d'encourager les employés à partir plus tôt pour se reposer.

Pour aller plus loin, retrouvez les 5 ressources pour promouvoir la santé mentale au travail.

Vers une approche inclusive de la santé mentale en entreprise

Comprendre et intégrer les différences culturelles dans la gestion de la santé mentale est un défi essentiel pour les entreprises internationales. En adoptant une approche nuancée, respectueuse des sensibilités culturelles et adaptable aux besoins de chacun, il est possible de créer un environnement de travail plus sain et plus inclusif. Une bonne santé mentale au sein des équipes cosmopolites favorise non seulement le bien-être individuel, mais aussi la performance collective.

Par Candice Lhomme